Les tests de Malaisie : une phase de préparation cruciale pour clore définitivement la trève hivernale

15 février 2019
Le circuit de Sepang est certainement l’un des circuits les plus difficiles pour les pilotes en raison des conditions climatiques du pays. Les hautes températures ainsi que l’humidité poussent chaque moto et son pilote à la limite de ses capacités.

Tous les ans, les tests de Malaisie marquent le début de la nouvelle saison du Championnat du monde de MotoGP. Et selon DAVIDE BRIVIO, le Manager du team SUZUKI ECSTAR, c’est l’occasion « de dépoussiérer les dernières traces de l’hiver ». En effet, après deux longs mois de repos et d’attente où les évolutions étaient bien gardées entre quatre murs par chaque constructeur, c’est enfin le grand retour sur les circuits.

"Je veux toujours arriver à Sepang le plus tôt possible, j’ai toujours hâte de retourner sur ma moto"
Physiquement épuisant

Paroles d’ALEX RINS :

Pour les pilotes, les tests de Malaisie s’apparentent véritablement à recevoir un nouveau jouet pour Noël !  Alex Rins, cinquième du classement général l’année précédente explique :

« Être à ce premier test demande une certaine exigence, tu dois être à 110% physiquement. Et avec le mélange de la chaleur suffocante et de l’humidité, l’effort physique que l’on déploie est simplement incroyable. »

De plus, arriver en Malaisie avec de bonne conditions physiques n’est pas toujours chose facile. Comment te prépares-tu pour dompter cette machine ?

« En fait, je m’entraine beaucoup à la salle de sport, je roule avec mes RM-Z en MX ou en Flat Track, ce qui m’aide à appréhender la glisse et améliore mon équilibre. Mais malheureusement, cela reste complexe car les MotoGP sont des machines particulières et uniques. »

Des vérifications cruciales

Paroles de DAVIDE BRIVIO – Team Manager :

Le manager du team SUZUKI ECSTAR, Davide Brivio, confirme qu’un réajustement est important :

« Le premier test de l’année est crucial pour les pilotes, ils doivent récupérer leurs réflexes de pilotage sur des machines améliorées pendant l’hiver. »

Il y a donc un enjeu de réadaptation et de nombreuses vérifications à mettre en place sur les côtés techniques. Cette année, les tests sont d’autant plus cruciaux étant donné qu’ils ont été réduits à 6 jours, contre 9 auparavant. 

« Pendant l’hiver, notre travail consiste à préparer la saison à venir :  la logistique, la structure de l’équipe, repenser les graphiques, les couleurs, effectuer les réservations d’hôtels, refaire l’inventaire ou encore l’étude des données collectées par les ingénieurs d’Hamamatsu pour assembler la nouvelle moto…. Chacun possède un rôle et nous devons être prêts pour la nouvelle saison. »

Fabriquer un rêve

Force est de constater que la saison hivernale ne ressemble pas réellement à des vacances pour les différents teams. C’est le moment de travailler sur de nouveaux projets, de nouveaux objectifs et nouvelles technologies. En réalité, le processus de création de la moto présentée aux tests de Malaisie demande environ 3 à 4 mois en incluant le design, la fabrication et l’assemblage.  À l’approche de la fin de saison, le travail s’intensifie pour les ingénieurs et le team par rapport au reste de l’année.

Paroles de KEN KAWAUCHI – Manager Technique SMC :

« Nous avons une multitude de choix à notre portée et les décisions finales sont prises au moment de ces phases de tests en Malaisie. »

À cela il ajoute :

« Il nous reste encore du travail, tant sur le châssis que sur l’électronique. Ce test est une sorte de « deadline » même si nous exploiterons également les tests du Qatar. Pour l’heure, l’objectif est de définir la base de la machine pour le reste de la saison. »
 
 
Le retour à l’action :

L’arrivée aux paddocks à Sepang est toujours un moment de fête pour tous les membres du team. Une communauté réunie avec une passion commune. C’est un phénomène particulièrement notable pour les amis travaillant ensemble au sein du team SUZUKI ECSTAR

Paroles de Jacques Roca, mécanicien de Joan Mir :

« Nous sommes extrêmement motivés quand nous nous retrouvons tous. C’est comme si nos batteries avaient été rechargées pleinement ! Le paddock ressemble plus à une famille quand nous nous voyons de nouveau, le même sentiment qu’une rentrée des classes après les vacances scolaires. »

Pour Roca, une des choses les plus difficiles dans un team de MotoGP au niveau de la mécanique, c’est la familiarisation avec toutes les nouveautés et évolutions de la machine. Les visites de l’usine sont effectuées la première semaine de Janvier.

« Là-bas nous réunissons et assemblons les parties de la nouvelle moto et surtout nous commençons à tout organiser pour la nouvelle saison. D’autre part, chacun possède un rôle particulier bien que nous sachions tous tout faire. »
 
 
Piano, Piano avec l’électronique !

D’un point de vue électronique, un petit temps d’adaptation est nécessaire et spécifiquement depuis ces dernières années avec le changement de quelques règles telle que l’unité de mesure d’inertie standardisée et l’unité de contrôle moteur.

Paroles de CLAUDIO RAINATO – Ingénieur en électronique d’Alex Rins

« La première chose à faire est de retrouver une forme de confiance avec la moto. Tout comme le pilote doit retrouver un bon ressenti, c’est ici le même processus en termes de travail avec l’électronique, nous avons besoin de ce « rafraichissement» pour trouver la meilleure façon de travailler avec nos outils.»

Une grande partie du travail est déjà effectuée à l’usine pendant l’hiver avec un certain niveau de développement. La chose la plus importante est que le pilote ne soit pas préoccupé par cela.
 
Cette prochaine saison annonce encore de nouveaux défis à relever pour le team SUZUKI ECSTAR, en quête de victoire du côté constructeur mais aussi côté pilote. Compte tenu des résultats prometteurs en 2018, toute l’équipe aborde cette nouvelle saison de manière positive avec son nouveau duo de pilotes qui pourrait bien nous surprendre cette année !